Flotter.
Suspendu. Le temps s'emballe, se dérègle, accélère et décélère de façon incontrôlable. Mon esprit le suit pourtant sans aucune difficultés, à l'inverse de mon coeur qui chavire doucement. Je suis saisie par cette sérénité triste, presque mélancolique tellement l'apaisement est total. J'ai repris les cours, la danse et les soirées, et j'aime ça. On ne se refait pas. La pesanteur s'est absentée depuis quelque jours, et je flotte dans une vie apaisée. Cette semaine tout a été pour le mieux, et je tenais à l'écrire aussi. Il n'est pas question uniquement de douleurs et de peines, il est surtout et souvent question de bonheurs et de recul.
Je crois que j'aime toujours A. Comme ça, sur les bords, parce qu'on ne se refait pas non plus pour ça. Je crois que je n'ai jamais autant communiqué avec C non plus. Paraît que j'aurai dû envisager internet, mais c'est trop loin de moi je crois. J'aime les gens, vraiment, mais les vrais. Ceux à qui l'on peut sourire, tendre la main, dire merci. Ceux qui sont palpables, et qui apportent leurs sentiments avec eux. J'aime les rencontres, c'est vrai, mais celles fortuites, au détour d'un hasard ou d'un mal-entendu. J'aime la vie quand elle est imprévisible et tendre, quand elle panse les plaies, toutes les plaies, avec une personne que l'on attendait pas.
Je ne crois pas être de ceux qui désespérerons un jour, en tous cas je le souhaite, parce qu'à 20 ans, je crois voir des choses que d'autres ne soupçonnent pas. Pas précoce, ni mature, juste décalé par rapport à d'autres. Sûrement pas tout seul non plus. Mais calme comme un ancien, de ceux qui ont appris, parce que j'ai toujours voulu écouter plus que parler. Écouter les vraies grandes tristesses, les plus dur combats, les terribles histoires. Apprendre ce que d'autres ont pris une vie à comprendre.
A la vie comme à l'école, pour aller plus loin, toujours, que ceux qui nous offrent la possibilité de le faire.
La véritable chance de notre génération réside dans la précédente.
Gageons qu'un jour d'autres l'apprendront.